Filière CRC, comment se lancer ?

updated on 03 June 2024

Cet article comporte 2 parties :

  • Une explication brève de ce qu’est la filière CRC ; son histoire et ses objectifs.
  • Un résumé des informations nécessaires pour pouvoir engager des cultures avec une certification CRC.

A la découverte de la filière CRC

Historique

C’est grâce à un petit groupe d’agriculteurs qui produisaient pour l‘alimentation infantile que la filière Culture Raisonnée Contrôlée ou CRC est née.

  • 1990 : un groupe d'agriculteurs passionnés sèment les graines de la filière CRC. L’idée de ce groupe d'agriculteurs était d’étendre les exigences d’un cahier des charges spécifique à l'alimentation en général. Un mot d’ordre : des productions “bonnes pour les Hommes et pour la nature”.
  • 1999 : le premier cahier des charges est établi. Un premier cahier des charges plus exigeant est reconnu par le Ministère de l’agriculture.
  • 2000 : la filière CRC est créée.  C’est donc des coopératives et négociants des meuniers ainsi que des industriels et des distributeurs qui font confiance à cette production de qualité.
  • 2000 - 2021 : la structure grandit et s’organise. Le Groupement d'Intérêt Économique CRC compte 10 personnes y travaillant à temps plein. Marc Bonnet en est le directeur général. Les organismes stockeurs, meuniers, industriels et distributeurs peuvent adhérer au GIE CRC. Ils sont ensuite représentés par un conseil d’administration de 12 membres répartis en 4 collèges.

Démarche et objectifs

La démarche CRC est une réelle démarche de filière “de la fourche à la fourchette”, où l’agriculteur est le premier maillon de la chaîne.

L’objectif principal de la filière est d’aller au-delà de la réglementation concernant l’environnement et la qualité sanitaire de la production. À l'échelle de l’agriculteur, il existe un cahier des charges par type de céréale. Ils sont assez similaires et demandent notamment que les céréales soient cultivées en France, avec des apports d’eau et d’azote raisonnés, un stockage en ferme très réglementé et une absence totale d'insecticide de stockage.

L’agriculteur ne sera pas le seul à porter les responsabilités sanitaires de sa production : les organismes stockeurs et les transformateurs ont aussi des cahiers des charges définis.

Depuis sa création, la filière ne cesse de croître et représente aujourd'ui 621 000 tonnes de blé produites cette année [1] soit 10% du blé français destiné à la consommation humaine [2].

L’ensemble des céréales CRC sont produites par 3500 agriculteurs et stockées par 36 organismes collecteurs (coopérative et négoces). Elles sont ensuite transformées par 57 meuniers dont les farines sont utilisées par plus de 4200 boulangers. La filière travaille aussi en coopération avec des industriels (au nombre de 24) et des distributeurs (9 au total).

logo filière CRC
logo filière CRC

Comment passer en CRC ?

Qui peut produire en CRC ?

Tout agriculteur ayant souscrit à un contrat CRC auprès d’une coopérative ou d’un négoce ayant adhéré au GIE CRC peut produire en CRC. Vous pouvez consulter la carte interactive des organismes adhérents ici.

Les coopératives et les négoces qui ont adhéré à la démarche sont chargées de sélectionner parmi les agriculteurs ceux souhaitant produire en CRC. La production est encadrée par un contrat entre l’organisme stockeur et le producteur. Ce contrat est régi par le cahier des charges CRC de la culture en question.

C’est donc un engagement à la campagne pour le producteur.

Quelles rémunérations en CRC ?

Les prix de vente découlent de la relation contractuelle entre l’organisme stockeur et l’agriculteur.

Le GIE CRC ne gère pas cette relation. Cependant, la filière conseille une prime de 21 euros / tonne de blé pour l’agriculteur. Toutefois, l’organisme stockeur est libre de définir le montant de sa prime pour les producteurs en CRC. Cette prime a été réfléchie de manière à récompenser le travail et la qualité de la production de l’agriculteur durant une campagne CRC.

Quelles cultures en CRC ?

Pour le moment des céréales à destination de la meunerie.

Les cultures actuellement possibles en CRC sont le blé dur, le blé tendre, le seigle et le sarrasin. Chacune de ces cultures est intégrée avec des débouchés identifiés. D’autres cultures sont à venir en filière CRC : les filières orge, colza et maïs sont en train d'être développées.

Quelles contraintes en CRC ?

Le cahier des charges CRC va plus loin que la réglementation actuelle.

Les cahiers des charges sont légèrement différents pour chacune des cultures proposées par la filière CRC. Par exemple, le sarrasin ne peut pas être irrigué. Ils sont divisés en plusieurs parties de la sélection de l’exploitation au stockage en ferme. Chaque partie contient des obligations ou des recommandations. Le cahier des charges ne s'arrête pas à la culture mise en place et impose des actions en faveur de la biodiversité. Cela permet de l’inscrire dans une démarche globale. Vous pourrez retrouver les cahiers des charges directement sur le site Filière CRC . Un extrait est présenté ci-dessous.

Court extrait du cahier des charges CRC blé tendre [3]. Vous retrouvez une idée clé par volet du cahier des charges pour mieux comprendre l’esprit CRC.

tableau récapitulatif cahier des charges CRC
tableau récapitulatif cahier des charges CRC

 Les contrats CRC : contrôles & certifications.

Chaque agriculteur ayant un contrat CRC est suivi et contrôlé tout au long de sa campagne.

La filière prévoit des obligations de moyen et des obligations de résultat :

  • Obligations de moyen : les agriculteurs reçoivent au minimum 4 visites par campagne. Elles sont effectuées par les techniciens des coopératives adhérentes.
  • Obligations de résultats : réalisées par des analyses du grain. Les grains sont analysés à l'extérieur avec recherche d’insecticide de stockage, de mycotoxines, de métaux lourds et de Chlorméquat Chlorure (régulateur de croissance). D'autres analyses sont effectuées : produit de protection des cultures ou radio éléments.

Ces contrôles sont internes à la filière CRC.  En parallèle, les céréales CRC bénéficient d’une Certification de Conformité Produit (CCP), signe distinctif de qualité délivré par le Ministère de l’Agriculture. Afin d’assurer cette homologation, des contrôles par un organisme certificateur indépendant sont essentiels. Ainsi, 10% des agriculteurs engagés sont audités durant chaque campagne.

En résumé

La filière CRC est une filière co-construite qui s’inscrit dans les demandes sociétales actuelles. Elle répond à des cahiers des charges qui vont plus loin que la réglementation actuelle. Le GIE CRC évolue et travaille sur le développement de nouvelles cultures, mais aussi de nouvelles démarches comme la construction d’une filière blé tendre meunier CRC sans résidu de pesticide. Pour se lancer, il faut dans un premier temps identifier les organismes stockeurs près de chez vous. 

Si vous êtes intéressé par cette démarche, vous pouvez vous renseigner sur le site Filière CRC ou bien auprès d’un organisme stockeur.

Et pour aller plus loin : 

[1] campagnesetenvironnement.fr

[2] agriculture.gouv.fr

[3] Cahier des charges CRC

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